Édito

Le Festival International du Film Documentaire de Martinique – Les Révoltés du Monde vous invite pour sa 8e édition qui aura lieu du 25 avril au 4 mai 2024, avec une sélection de 14 films autour de figures historiques et de luttes citoyennes pour la liberté, les droits des femmes, la solidarité, la justice économique et sociale.

À partir du combat de Néné pour électrifier un village isolé au Sénégal, nous découvrirons comment La lumière des femmes éclaire les enjeux de la modernité. C’est aussi l’importance de lutter contre la domination et l’exploitation qui conduisit Rachel Keke à mener La révolte des femmes de chambre d’un des plus grands hôtels parisiens.
Koromousso – Grande sœur lève le voile sur une part d’intimité d’un groupe de Canadiennes d’origine africaine en abordant le phénomène de l’excision et sa réparation.

Nurse blanche et enfant noir nous révèle une autre intimité : celle d’immigrés noirs nigérians qui se remémorent leur enfance dans des familles d’accueil britanniques blanches. Avec Le courage en plus, nous verrons comment la création artistique apporte un changement et de l’espoir à des jeunes Guinéens en situation de handicap. Nous exposerons aussi plusieurs facettes de l’histoire coloniale française : du dévoilement des conditions inhumaines de la construction du chemin de fer Congo-Océan au régime de Vichy qui a nourri la dissidence aux Antilles, en passant par une plongée dans le racisme d’une époque avec Paris au temps du bal nègre. Quant aux portraits croisés du président brésilien Lula et du militant indépendantiste kanak Éloi Machoro, ils nous aideront à évaluer l’actualité de la démocratie et de la décolonisation. Celles-ci feront aussi l’objet de deux séances spéciales hors compétition, sur la pensée de Frantz Fanon avec l’association Oliwon Lakarayib, et sur l’impact de la dette imposée par la France en réponse à l’indépendance d’Haïti. Les portraits de l’artiste afro-américain Little Richard et de Lázaro, chef de la conga cubaine de Los Hoyos, complètent cette riche sélection.

À Madiana, dix films seront en compétition pour les prix du jury professionnel “Prix Gérard Guillaume”, du jury jeunes et du public, et chaque projection sera suivie d’un débat avec des réalisateurs et des spécialistes. Le public pourra retrouver gratuitement la semaine suivante, dans les communes partenaires, une sélection des films présentés à Madiana. Enfin, des projections adaptées aux élèves des établissements scolaires et aux détenus seront également proposées afin que toutes et tous puissent apprécier la manière dont le cinéma documente les combats, réunit et invite à réfléchir sur nos engagements.

Excellent festival, et que vive le cinéma documentaire !